L’histoire

Le berceau de la ville est localisable dès le Haut Moyen Âge, à quelque distance de l’actuelle cité, sur l’ancienne paroisse de Saint-Ouen. Deux édifices témoignent encore de la présence d’une petite agglomération sur l’emplacement de l’actuel quartier Saint-André.

La chapelle Notre-Dame-des-Vertus, ancienne église de Saint-Ouen puis de Saint-Barthélemy, date du 12e siècle. Son style roman, avec son superbe porche et le petit cimetière aux portes même de l’église évoque cette période de ferveur religieuse.

Le prieuré Saint-André qui abritait une petite communauté religieuse est le deuxième bâtiment le plus ancien de la ville.

Plus tard, la ville est entourée de remparts et de douves. Partant du Loir, une douve file vers le nord, le long de l’actuel boulevard Jean-Moulin, à l’est le rempart est percé à l’emplacement de la porte Mancelle.

Aux alentours de l’actuelle place Thiers, les douves prennent la direction de l’ouest suivant l’axe du boulevard d’Alger qui recouvre les eaux depuis les travaux de la fin du 19e siècle.

Cette douve longe ensuite les bâtiments du Prytanée National Militaire et bifurque à nouveau vers le sud, près de la rue du Parc.

Une autre porte, la porte Saint-Jacques, s’ouvrant dans la direction d’Angers, était située au carrefour de la rue Carnot et de la rue Saint-Jacques.

Puis, au niveau de la rue des Fossés, la douve rejoint le Loir.

Du Moyen Âge jusqu’au 18e siècle, La Flèche est un gros village. Evoquer cette époque, c’est faire revivre le personnage de Lazare de Baïf, le meilleur helléniste de son temps.

Cet érudit vécut dans la première moitié du 16e siècle. Une partie de sa vie se déroula au manoir des Pins, à quelques kilomètres de La Flèche. Lazare est le père de Jean-Antoine de Baïf, l’un des sept poètes de la Pléiade.

Le personnage qui va marquer la commune et faire de La Flèche une ville digne de ce nom, est lié au roi Henri IV.

C’est la grand-mère d’Henri IV, Françoise d’Alençon qui, délaissant le vieux château situé au milieu du Loir, fait construire en 1540, un nouvel édifice : le château-neuf.

Une légende nous apprend que les parents d’Henri IV, Antoine de Bourbon et Jeanne d’Albret, conçurent le roi de Navarre et futur roi de France, à La Flèche.

Plus tard, ce sera Henri IV qui décidera de l’implantation à partir de 1603, d’un collège dirigé par la Compagnie de Jésus. Cet établissement va rapidement connaître une grande extension et une grande renommée.

De nombreux élèves y sont admis et le chiffre de 1200 élèves, en majorité externes, est vite atteint : ce qui est remarquable surtout pour une ville de 5000 habitants.

Parmi les élèves illustres, nous pouvons citer René Descartes. A cette époque, la plupart des élèves habitent hors du Collège et sont regroupés par quartier selon leur origine géographique. On retrouve encore aujourd’hui la rue Lyonnaise, la rue des Lavallois.

Un autre personnage va marquer de son empreinte l’histoire de La Flèche : Guillaume Fouquet de la Varenne.

Porte-manteau et confident du roi Henri IV, il va contribuer, avec son appui, à transformer et embellir la ville. Il accroît sa fonction administrative par l’obtention d’un siège présidial et d’une juridiction prévôtale.

Il fait paver les rues et reconstruire les remparts de la ville. En 1615, le roi dote La Flèche d’un corps de ville.

Afin de le remercier de ses loyaux et bons services, le roi va lui donner des terres en pays fléchois.

Fouquet de la Varenne, désormais seigneur engagiste de La Flèche, y construit alors un magnifique château dont les bâtiments correspondent grossièrement à l’actuelle Grande Rue, dans sa partie est, et dont les jardins s’ouvrent au sud jusqu’au Loir, par des parterres et des terrasses.

Il ne reste presque rien de cette magnifique demeure, seul un pavillon, situé au sud du château, subsiste. Racheté par la municipalité, il a été entièrement restauré.

Le château fut vendu après la Révolution et démantelé entre 1818 et 1820 : ses poutres et ses pierres ont servi à construire certaines demeures de la Grande Rue.

Aux 17e et 18e siècles, La Flèche est connue pour sa dévotion. Elle est d’ailleurs appelée « La Sainte-Flèche », en raison de ses nombreux couvents (ceux situés aux alentours de la place de la Libération et ceux situés aux alentours de la rue de la Dauversière).

Au centre-ville, l’église Saint-Thomas, qui fut remaniée à plusieurs époques, abrite de véritables richesses : les statues de Saint-Michel et de la Vierge du Pilier, Notre-Dame-du-Chef-du-Pont qui était vénérée dans une chapelle près de l’ancien château fort.

Vers le milieu du 17e siècle, sous l’impulsion de Jérôme Le Royer de la Dauversière, des habitants et des religieuses participent à la conquête et à l’évangélisation du Québec, en partant du port Luneau de La Flèche à bord de futreaux, pour rejoindre Nantes et La Rochelle.

Après deux mois de navigation, les premiers colons se rejoignent sur le Saint-Laurent au Québec. Le 18 mai 1642, ils fondent « Ville-Marie » devenue depuis la métropole de Montréal.

C’est de cette époque que date aussi l’hôpital situé tout près de l’église Saint-Thomas puis déplacé hors des murs de la cité.

Au 18e siècle, la ville est dotée d’un magnifique hôtel de ville qui fait aussi fonction de halles et qui abrite un petit théâtre achevé au 19e siècle. Ce petit théâtre est toujours visible. Il a été restauré par la municipalité en 1999.

Quand débute la Révolution Française, La Flèche compte environ 3800 habitants. Durant ces années, la ville est troublée par la Guerre qui oppose l’armée Catholique et Royale de Vendée aux troupes de la République.

Pour empêcher le franchissement du Loir par les Vendéens venant de Baugé à la fin de l’année 1793, une arche de pont est détruite. Mais cela n’arrête pas les troupes rebelles qui s’emparent à deux reprises de la ville.

Toutefois La Flèche ne fut que faiblement affectée par les événements révolutionnaires.

Au cours du Premier Empire, en 1808, la ville accueillera dans les bâtiments de l’ancien Collège royal, le Prytanée Militaire. Ce dernier a pour vocation de fournir des cadres à la nation, en particulier des cadres militaires.

Parmi les élèves illustres du 19e siècle, nous pouvons citer les Maréchaux Pélissier et Gallieni.

L’importance de l’éducation, dans la ville de La Flèche, est renforcée au cours du 19e siècle par Marie Pape-Carpantier. Née à La Flèche, elle est l’une des premières femmes en France à instaurer un enseignement pour les jeunes enfants, avant l’école primaire.

Elle deviendra en 1848, Inspectrice Générale des Ecoles Maternelles de France. Sous la 3e République, sont édifiés en 1885 de vastes bâtiments à usage scolaire.

L’ouverture d’une école publique offre l’opportunité à tous les Fléchois issus de toutes les catégories sociales, de recevoir un enseignement.

A cette époque, la ville est un centre administratif important avec notamment une sous-préfecture construite sous le Second Empire et un palais de justice. Dans le même temps, la construction de la gare de La Flèche, conforte sa position de carrefour de voies de communication.

Toujours au 19e siècle, naît, à Saint-Germain-du-Val, le compositeur Léo Delibes qui sera l’auteur, entre autres, de Lakmé et de Coppélia. Ce dernier ballet donnera son nom à la salle de spectacles de notre ville.

A l’aube du 20e siècle, Paul d’Estournelles de Constant, né à La Flèche puis installé au château de Créans, s’illustre par ses missions internationales.

Son action en faveur de la paix est mondialement reconnue : il reçoit le Prix Nobel de la Paix en 1909. Il fut l’un des fondateurs de la Cour Internationale de Justice de La Haye. Il fut aussi député, sénateur et conseiller municipal de notre ville.

A cette époque, l’activité économique de La Flèche repose sur des petites activités industrielles et artisanales qui assurent un travail à la population : minoterie, galocherie, féculerie, tannerie, moulin.

Les plus anciennes photographies de La Flèche remontent à 1855 et ont été réalisées par Jean-Marie Taupenot, professeur au Prytanée Impérial Militaire et inventeur d’un procédé photographique au collodion albuminé sec.

Jusqu’au milieu du 20e siècle, La Flèche est une petite ville calme. Quelques événements majeurs marquent cette époque : l’arrivée des Prussiens en 1871, la visite du Président de la République, Emile Loubet, en 1901, les blessés et les morts de la guerre 1914-1918, ou encore, moins gravement, l’incendie de l’hôtel de ville au château des Carmes en 1919.

Lors de la Seconde guerre mondiale, l’avancée de l’armée allemande oblige élèves et professeurs à évacuer le Prytanée le 16 mai 1940.
Les Allemands font leur entrée dans La Flèche le 19 juin 1940 et en organisent l’occupation dès le lendemain, en s’installant à l’hôtel de ville.
Les Allemands quittent La Flèche dans la nuit du 7 au 8 août. La ville est définitivement libérée le 10 août 1944 par l’armée américaine.

Le 1er janvier 1965, La Flèche poursuit son expansion territoriale, avec l’annexion des communes de Verron et Saint-Germain-du-Val, un siècle après Sainte-Colombe.

La fermeture de la ligne La Flèche-Le Mans en avril 1970 marque la fin du transport des voyageurs par voie ferroviaire à La Flèche.

À la fin du 20e siècle, la municipalité s’engage dans une modernisation et un embellissement de la ville : extension de la mairie entre 1993 et 1994, construction de la gare routière en 1997, aménagement d’une base de loisir au bord du lac de La Monnerie en 2000…

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