Chaque semaine, elle apporte du réconfort à des résidents de l’Ehpad Marie-de-la-Ferre. À 95 ans, Denise Sérès est une visiteuse de malades toujours aussi investie.
« Le sourire, je crois que je suis née avec. »
Et elle le distribue généreusement, notamment aux personnes auxquelles elle rend visite pour l’association Visite des malades dans les établissements hospitaliers (VMEH), depuis presque trente ans.
« En 1992, j’ai passé trois semaines dans une clinique angevine auprès de mon mari, gravement malade. Là j’ai réalisé que beaucoup de personnes étaient totalement seules et que c’était certainement aussi le cas à La Flèche. »
C’est ainsi qu’elle rejoint la VMEH, une association humanitaire, apolitique et non confessionnelle qui compte aujourd’hui 470 sections locales dans toute la France et plusieurs centaines de bénévoles, animés par la volonté de faire reculer la solitude dans les hôpitaux, les maisons de retraite et de convalescence.
Roland-Garros et Prytanée
« Les animatrices et les aides-soignantes repèrent les personnes malades ou les résidents qui ont peu ou pas de visites. Et ce n’est pas forcément parce qu’elles sont délaissées par leur famille, les choses peuvent être plus complexes. »
Une fois par semaine, les bénévoles comme Denise Sérès se rendent à leur chevet.
« Notre but est de les amener à parler. Car en dehors de la toilette, avec qui voulez-vous qu’ils échangent ? »
Chaque mardi, elle consacre ainsi son après-midi à trois résidents de Marie-de-la-Ferre. Équipée d’un déambulateur pliable pour l’occasion, elle offre sa joie de vivre et prête ses oreilles, en toute confidentialité.
« Il m’arrive de regarder la télévision avec les personnes que je visite, comme cette dame, passionnée par le tournoi de Roland-Garros. Parfois je regrette de ne pas avoir enregistré certains récits, comme celui de la première femme à avoir travaillé au Prytanée, avant la guerre. »
Et même si parfois il faut accepter les larmes ou le silence, Denise le sait, elle apporte de la joie.