Patrimoine

La Flèche est au cœur du Pays d’art et d’histoire obtenu en 2005 par la vallée du Loir.

Théâtre de la Halle-au-Blé

Dès le Moyen Age, il y avait déjà des halles en bois pendant que sur la place se tenait le marché aux grains. En 1737 les halles sont rebâties en en pierre, puis agrandies en 1772 : halle au blé en rez-de-chaussée, hôtel de ville à l’étage.

Les attributs qui ornent le fronton en façade rappellent les spécificités de La Flèche au 19e siècle : à gauche de l’horloge, le canon, la hache, le clairon et le drapeau évoquent le Prytanée militaire, tandis que de l’autre côté, la voile de bateau, le bâton de quartier, les fléaux et les épis de blé se réfèrent à l’activité du port et aux productions agricoles.

En 1839, un charmant théâtre à l’Italienne, un des plus petits de France, est ajouté au premier étage. Il est qualifié dès son ouverture de « bonbonnière». Son architecte est Pierre-Félix Delarue : ce n’est pas un inconnu à La Flèche puisqu’il a réalisé la sous-préfecture de la ville.

La décoration de la salle et de sa coupole est due à Adrien-Louis Lusson, un architecte et décorateur, né à La Flèche.

Le théâtre a conservé une grande partie de son décor d’origine, à l’exception des peintures de la fausse coupole, remaniées en 1923.

Fermé au public depuis 1947, il a fait l’objet d’une restauration à l’authentique en 1998 : celle-ci a été récompensée en 2000 par les Rubans du Patrimoine.

Depuis mars 1999, date de son inauguration, des spectacles de la saison culturelle y sont programmés par Le Carroi.

Ce rare théâtre français à l’italienne de la première moitié du 19e siècle est ouvert aux visites durant les Journées du Patrimoine et lors de la saison estivale.

L’ancienne halle, au rez-de-chaussée, accueille aujourd’hui des expositions.

Moulin de La Bruère

Le moulin de la Bruère, situé route du Lude, est une bâtisse dont les premiers éléments remontent au 14e siècle.

Au début du 19e siècle, le moulin produisait de la farine de blé, puis en 1832 un bâtiment se transforma en papeterie et puis le moulin bâtit plus tard le trèfle et le chanvre.

En 1936, le meunier développe son activité : il produit de la glace et de l’électricité nécessaire à l’éclairage et à son chauffage.

En 1994, la Ville de La Flèche procède à l’acquisition du moulin pour assurer sa sauvegarde. En 1995, la gestion est confiée à l’association des Amis du Moulin de la Bruère, les investissements restant à la charge de la mairie.

La fabrication des pains de glace au pu reprendre en 1999 et l’association en assure la production chaque année, une fois les saints de glace passés.

En 2020, la roue en bois est remplacée par une roue métallique : celle-ci fait tourner une génératrice produisant de l’électricité. Le moulin est devenu centrale hydroélectrique.

L’énergie produite bénéficie notamment aux équipements municipaux à proximité, comme l’éclairage public.

Prytanée national militaire

Le collège est fondé en 1603 par Henri IV : le Fléchois Guillaume Fouquet de la Varenne, proche du roi, lui aurait suggéré de donner aux Jésuites le château-neuf construit en 1540 par Françoise d’Alençon, grand-mère d’Henri IV.

Aussitôt, les Jésuites lancent un exceptionnel programme architectural sur les plans de Louis Métezeau, qui s’articule autour de cinq cours en enfilade. C’est cette organisation qui est aujourd’hui encore conservée intacte, même si l’ancien château a fait l’objet d’une reconstruction complète en 1784.

La première campagne voit la construction du bâtiment de la salle des Actes et de l’église Saint-Louis, l’un et l’autre achevés en 1621. Et ce n’est qu’en 1655 que l’ensemble des travaux se terminent, par la Cour Royale, en même temps que le portail royal.

Ce majestueux portait se dresse dans l’axe de l’actuelle rue Henri IV et vient clore un chantier qui aura duré un demi-siècle.
Sa composition soignée est caractéristique de l’architecture française de l’époque : recherche de symétrie, accent sur l’élan vertical, emploi des éléments de l’architecture antique (pilastres, entablement, frontons…).
Le buste d’Henri IV, dans la niche au-dessus de la porte, les armes et le blason royal témoignent de la volonté des Jésuites d’entretenir la mémoire du fondateur du collège.

Puis le père Étienne Martellange, architecte des Jésuites, remanie les projets de Métezeau et termine l’église sur un plan en croix latine.

Henri IV promit aux Jésuites qu’à sa mort son cœur serait transporté dans l’église en construction. Le 4 juin 1610, le cœur du roi arrive, escorté par près de 1 200 cavaliers. Il sera rejoint en 1643 par le cœur de la reine Marie de Médicis. L’un et l’autre seront brûlés en place publique en 1793 par les révolutionnaires. Un ancien chirurgien du collège recueillit une partie de leurs cendres qui furent restituées en 1814 au Prytanée national militaire qui avait succédé au collège.

Les Jésuites sont chassés du royaume en 1762. Les bâtiments du collège hébergent alors l’École Militaire des Gentilshommes-élèves du Roi, puis en 1776 le Collège Royal et Académique.
Les écoles militaires étant supprimées en 1793, les bâtiments abritent l’administration du district de La Flèche ainsi que la municipalité. L’église est transformée en salle de réunion pour un club révolutionnaire.
Enfin, en 1808, sur l’ordre de Napoléon Ier, le Prytanée Militaire Français est transféré de Saint-Cyr à La Flèche.

L’école assure un enseignement du second degré ainsi qu’une préparation aux concours d’entrée des grandes écoles militaires.
De nombreuses figures glorieuses sont passées par cette institution fléchoise : le philosophe René Descartes, l’abbé Prévost, les frères Chappe, les maréchaux Bertrand et Galliéni, les spationautes Patrick Baudry et Jean François Clervoy, l’acteur Jean Claude Brialy…

Les bâtiments historiques du Prytanée ainsi que le parc peuvent se visiter en été.

Hôtel de ville

L’hôtel de ville est un établissement de style contemporain achevé en 1994.

Construit sur pieux, ce choix rappelle les origines de La Flèche quand les maisons situées près du Loir étaient sur pilotis, afin de parer à d’éventuelles inondations.

Une ville évolue, change, se transforme : chaque lieu est un témoignage de cette évolution.

La structure en verre de l’hôtel de ville permet une intégration de l’édifice dans son environnement, passerelle entre le château des Carmes, le Loir et le parc des Carmes.

Leurs reflets subtils et leurs lumières sur l’hôtel de ville rappellent que La Flèche s’est transformée progressivement à travers l’histoire, étape par étape.

Trois architectes ont conçu le nouvel hôtel de ville : Philippe Bodinier, Roland Korenbaum et Adrien Fainsilber.

Les deux premiers sont licenciés de l’institut d’urbanisme de Paris VIII. Adrien Fainsilber reste le plus connu, notamment avec la cité de la Villette, le musée contemporain de Strasbourg et la bibliothèque de l’Alcazar à Marseille.

Un cloître d’eau assure le lien entre les différents bâtiments et établit la véritable entrée de l’hôtel de ville.
Ce déambulatoire est abrité sous une structure légère : sa toiture transparente laisse découvrir l’abondant feuillage du parc des Carmes.

Chapelle Notre-Dame-des-Vertus

Construite au carrefour des voies romaines qui allaient du Mans à Angers et de Tours à Laval, la chapelle Notre-Dame des Vertus est la première église édifiée à l’époque gallo-romaine.

Elle porta tout d’abord le nom de Saint-Ouen : les plus anciens textes relatant cette paroisse date du 13 février 1088. Puis, au 14e siècle, elle devient la chapelle Saint-Barthélemy.

Vers le milieu du 17e siècle, les Jésuites obtinrent l’autorisation de restaurer la chapelle afin d’y créer un lieu de pèlerinage pour les élèves de leur collège. Les travaux débutèrent en 1644 et se terminèrent en 1674.

C’est au cours de ces travaux qu’un magnifique lambris fut installé au plafond et que le chœur fut orné d’un maître-autel à pilastres de marbre.

On construisit aussi des chapelles latérales. Le porche extérieur roman, daté de la fin du 11e siècle fut protégé par un auvent.

Château des Carmes

Ce fut le premier château de La Flèche : situé au milieu du Loir, il n’était qu’un simple donjon avec un pont-levis qui permettait de contrôler le passage des bateaux sur la rivière.

De cette époque, il ne reste qu’un pignon du pont-levis, sur l’aile droite du château, soit environ le tiers de l’édifice.

Lors de la guerre de 100 ans, le château fut plusieurs fois assiégé et incendié par les Anglais.
En 1537, ce château appartient à la grand-mère d’Henri IV, mais n’étant plus habitable et désirant venir se retirer à La Flèche, elle fit construire un autre château : le château-neuf qui deviendra le Collège des Jésuites et plus tard le Prytanée national militaire.

En 1620, le château sera donné par Louis XIII, fils d’Henri IV, à la communauté des Pères Carmes avec la mission de le relever de ses ruines. Ils y restèrent jusqu’à la Révolution, époque à laquelle le domaine fut mis en vente comme bien national.

L’acquéreur fut un négociant de Fougeré, François-René Bertron. Pendant 112 ans, le château restera dans la même famille et deviendra une belle demeure avec un parc.

En 1880, furent ajoutées les deux tourelles néo-classiques côté rivière. En 1909, la municipalité racheta le château pour y établir la mairie.

Malheureusement, un incendie va à nouveau détruire, en partie, le château des Carmes en 1919. Reconstruit en 1928, il accueille aujourd’hui des expositions et aussi les mariages, certaines réunions et réceptions.

Eglise Saint-Thomas

L’église Saint-Thomas, édifiée au début du 12e siècle par le seigneur Jean de Beaugency, fut remaniée au 15e siècle par une architecture plus gothique.

L’élégante flèche de son clocher s’élevait à 26 mètres de haut. Au 18e siècle, elle s’écrasa et une nouvelle flèche fut reconstruite entre 1856 et 1883, plus petite.

Le trésor de Saint-Thomas est impressionnant par sa richesse : il comprend un nombre important de reliquaires en bois des 17e et 18e siècles.

On trouve des tableaux remarquables comme celui de Claude Vignon, « l’Assomption de la Vierge », daté de 1629, classé en 1977 et restauré en 1996 ; le « Baptême du Christ » de l’école flamande du 17e siècle, inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques ; « le Repos de la Sainte Famille », de l’Ecole Française du 16e siècle.

Aussi, de nombreuses statues en terre cuite du 17e siècle, caractéristiques du Maine et de l’Anjou, enrichissent sont mobilier.

Les façades, la toiture, le clocher et les vitraux ont fait l’objet d’une restauration achevée en 2010.

Le label « Pays d’art et d’histoire » a été attribué en 2005 à la vallée du Loir par le ministère de la Culture.

Il reflète l’engagement du territoire dans la préservation, la valorisation et l’animation de son patrimoine :

  • Sensibiliser les habitants et les professionnels à leur environnement et à la qualité architecturale, urbaine et paysagère ;
  • Présenter le patrimoine dans toutes ses composantes et promouvoir la qualité architecturale ;
  • Initier le jeune public à l’architecture, à l’urbanisme, au paysage et au patrimoine ;
  • Offrir au public touristique des visites de qualité par un personnel qualifié.

Depuis, de nombreuses opérations sont mises en œuvre : des visites sont proposées chaque été à la Flèche, des projets sont menés avec les établissements scolaires ainsi que des actions ponctuelles.

Les personnalités marquantes

Conseiller et ami d’Henri IV, il va contribuer, avec son appui, à transformer et embellir la ville : il fait paver les rues et reconstruire les remparts de la ville.

Afin de le remercier de ses loyaux et bons services, le roi va lui donner des terres en pays fléchois. Fouquet de la Varenne, désormais seigneur engagiste de La Flèche, y construit alors un magnifique château.

Installé entre le Loir, la Grande Rue et la rue de la Tour d’Auvergne, il se composait d’un corps de logis de trois étages encadré de deux ailes en potence et au-devant se déployaient des jardins en parterres et terrasses, traversés par un canal qui rejoignait le Loir.

Il ne reste presque rien de cette magnifique demeure, seul un pavillon, situé au sud du château, subsiste. Racheté par la municipalité, il a été entièrement restauré.

Ce Fléchois, fils du receveur des tailles (le percepteur de l’époque) est élève au Collège des Jésuites. Il est passionné par les récits que font les missionnaires jésuites de leur séjour en Nouvelle France où vivent encore des peuples tels les Hurons et les Iroquois.

Il rêve lui aussi d’être missionnaire un jour. Mais son père meurt et il doit lui succéder. Il se marie et fonde une famille.

Les années passent et son rêve le poursuit toujours : il va donc imaginer une entreprise pour envoyer en Nouvelle France des hommes et des religieuses pour y apporter aide matérielle et spirituelle.

Il lui faudra 10 ans pour monter ce projet. Il rencontra Chomedey de Maisonneuve à Paris, qui souscrivit pleinement à son idée et l’aida financièrement.

De 1640 à 1659, des départs ont lieu du port Luneau à La Flèche vers Angers, puis Nantes, et La Rochelle : après deux mois de navigation, les premiers colons se retrouvèrent sur le Saint-Laurent et fondèrent Ville-Marie le 18 mai 1642.

Ce village construit en 1642 a grandi et est aujourd’hui Montréal, deuxième métropole de langue française au monde après Paris.

L’instigateur, Jérôme Le Royer de la Dauversière, ne quitta jamais La Flèche.

Sa statue érigée dans le parc, regarde vers le Port Luneau, lieu de départ des hommes et des femmes, mais aussi vers la chapelle Notre-Dame-du-Chef-du-Pont, où il a eu en 1630 la révélation de fonder un hôtel dieu et une congrégation religieuse : les Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph.

On trouve au numéro 3 rue Marie Pape-Carpantier, une école maternelle qui fut, en 1834, l’une des premières « salles d’asile » de La Flèche pour les jeunes enfants, tenue par des femmes charitables qui rendaient service aux mères de famille qui travaillaient.

Cette première école maternelle fut créée par une Fléchoise, Marie Pape-Carpantier qui souhaitait que l’école ne soit plus une garderie pour les enfants, mais un lieu de pédagogie nouvelle basée sur une instruction ludique.

Ses méthodes pédagogiques pour l’initiation des tous petits furent reconnues par le secrétaire d’Etat à l’instruction publique et elle devint, en 1848, Inspectrice Générale des Ecoles Maternelles de France.

Elle est la première femme à avoir pris la parole à la Sorbonne. Elle est considérée comme un précurseur de la nouvelle pédagogie au même titre que Piaget, Decroly ou Freinet.

Ce compositeur est né en 1836 à Saint Germain du Val, commune rattachée à La Flèche depuis 1965.

Auteur d’une œuvre abondante, d’une écriture rigoureuse et d’une aimable invention mélodique, il connut le succès avec de nombreux opéras bouffes, des opéras-comiques (Lakmé en 1883) et des ballets d’inspiration romantique (Coppélia en 1870 ; Sylvia en 1876) par lesquels il a préparé la renaissance de l’art chorégraphique en France, au début du 20e siècle.

Une statue commémore ce compositeur sur les rives du Loir entre le port Luneau et le centre ville.

A la fin du 19e siècle, il intègre le Ministère des Affaires étrangères qui lui permet d’effectuer de nombreux déplacements. Ses différentes expériences à l’étranger lui permettent de tisser un important réseau de relations.

Il fut élu député puis sénateur de la Sarthe, se rapprochant ainsi du château de Créans qu’il occupe depuis 1892.

Au début du 20e siècle, Paul d’Estournelles de Constant préside l’Association de Conciliation Internationale, avec laquelle il tente d’influer les politiques internationales vers l’arbitrage, le désarmement et la paix.

Il reçut le prix Nobel de la paix en 1909, conjointement avec le député belge Auguste Beernaert, pour leurs efforts dans la construction du droit international, notamment dans l’organisation des conférences de La Haye de 1899 et 1907 qui débouchent sur la création d’une Cour permanente d’arbitrage.

À La Flèche, sa ville natale, un pôle scolaire porte son nom : le lycée général et technologique d’Estournelles de Constant.

Tout jeune enfant, il est passionné par la vie des animaux dans leur milieu naturel.

A la fin de la guerre, il est locataire d’une petite maison à Saint-Germain du Val, où il commence sa première collection de petits animaux. Puis, il s’installe au lieu dit « le Tertre Rouge ».

Il présente dans des enclos en bois, qu’il a construit lui-même, une cinquantaine d’animaux : blaireaux, marmottes, renards, rapaces, reptiles et quelques singes qui lui ont été donnés par des militaires rentrant d’Indochine.

Dès lors, le Tertre Rouge devient un vrai « zoo », les constructions en dur sont réalisées, le nombre d’animaux augmente chaque année (lions, tigres, ours, reptiles, etc.) et il va commenter lui-même la visite du zoo à ses visiteurs, une innovation.

Jacques Bouillault a investi dans des voyages à travers le monde pour aller observer dans leurs milieux naturels les animaux de tous les continents. Il ramène des films et organise des conférences dans toute la région, notamment à l’intention des scolaires pour leur faire partager sa passion du monde animal.

Homme de la nature, il considère « ses animaux » comme ses enfants et ne négligera rien pour leur confort et leur nourriture.

Depuis, de nombreux zoos se sont créés en France, ce qui entraîne de la concurrence et une diminution du nombre de visiteurs et des recettes.

Acculé à des problèmes financiers insurmontables Jacques Bouillault est contraint, la mort dans l’âme, de vendre son zoo en 1988.

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